Fait vriller !
Février fut le mois des Lupercales, des fêtes romaines dédiées à la louve qui éleva Romulus et Rémus. Durant ces fêtes, les Luperques, de jeunes gens presque nus dont le corps était recouvert d’huile, se rendaient dans la grotte de la louve. Un prêtre y sacrifiaient des chèvres et de jeunes chiens, puis, une fois le rite accompli, il touchait le front des jeunes luberques de sa lame écarlate. Le sang ainsi répandu était ensuite essuyé par un flocon de laine trempé dans du lait. À ce moment-là, les jeunes gens devaient rire aux éclats, puis courir dans toute la ville de Rome. Ils étaient armés de lanières, taillées dans la peau du bouc sacrifié, avec lesquelles ils fouettaient les femmes qui souhaitaient avoir un enfant dans l’année, afin de les rendre fécondes.D’autres pensent que les Lupercales étaient dédiés au dieu Pan. Fils de Jupiter et de Callisto, anthropomorphe aux jambes de bouc et au corps d’humain, Pan représentait une passerelle entre deux mondes: chèvre et berger, troupeau et protecteur de celui-ci, homme et bête, à la fois foule et unique. Février c’est aussi le mois des pluies et des orages. À la fois tant attendu et redouté dans l’agriculture.
Février, disent les agriculteurs, doit être froid et pluvieux pour que les récoltes soient excellentes :
“Vaut autant voir un loup en son troupeau, Que le mois de février beau” dit-on en Dordogne
En Aveyron on dit “Quand il tonne au mois de février, Toute l’huile tient dans une cuillère”
Enfin dans les Deux Sèvres “S’il tonne en février, point de vin”.
Là encore il est question d’huile et de loup, d’animal et de gras, de nourriture et d’oripeau.
Février est un mois indistinct, ni plein hiver, ni amorce du printemps. Sa métrique est variable et permute toutes les quatre années. Ce mois cristallise autant la frustration d’une hibernation trop longue que l’importance du repos que celle-ci nous offre.Alors, chaque année, pour patienter, Février nous fait vriller,
Fait vriller, Fait Vriller, FAIT VRILLER!!!!!!!!
De fêtes, de gras et de costumes, Février nous invite à convertir l’impatience et la frustration en festin, en danse, en chant, en musique et en parure. Les 7 et 8 Février soyons humain et soyons bête, soyons foule et soyons unique, soyons orage et soyons pluie :
VRILLONS !
Ecoutez Mercredi 7 février
Ecoutez Jeudi 8 février